Vegetable Series
At a course on mixed media at the Winnipeg Art Gallery, I was introduced to soft pastels for the first time. There, we experimented with different styles (pointillism, cross-hatching, blending) using an apple as a model. I wanted to try my hand in this new medium and decided to do a series of vegetables rather than fruit. At the time, I was teaching French women’s literature, and it occurred to me that like older women, vegetables are not usually considered beautiful. From time immemorial, fruit has been a favourite still life subject for artists everywhere. When I began this series, I thought I would just be practicing soft pastel techniques and maybe giving vegetables their due recognition for their beauty. But each painting led me to other feelings, and each vegetable began a private dialogue with me. I painted this series in 1994-95 when I was going through considerable emotional turmoil. I see now that most of my vegetables are cramped into a small space, as if they can’t breathe. The colours are often quite muted, as if they’re holding back some of their vitality. I was not aware of this when I did the series. Maybe art has a way of bypassing the brain and bringing out what’s at the bottom of your heart.
Série sur les légumes
Quand j’ai suivi un cours sur la technique mixte à la Galérie d’Art de Winnipeg, j’ai utilisé des pastels à l’écu pour la première fois. Nous avons essayé plusieurs styles (le pointillisme, les hachures croisées, le mélange) en nous servant d’une pomme comme modèle. Je voulais mettre la main à la pâte en faisant une série de légumes plutôt que des fruits. À cette époque-là, j’enseignais un cours sur la littérature féminine française, et il m’est venu à l’esprit que, comme les femmes d’un certain âge, les légumes ne jouissent pas du même prestige que les fruits. Depuis toujours, les fruits ont été un sujet privilégié pour la nature morte. Quand j’ai entamé cette série, je croyais que j’allais tout simplement pratiquer les techniques et peut-être rendre honneur à la beauté souvent inaperçue des légumes. Mais chaque tableau m’a conduit à d’autres émotions et chaque légume est entré en dialogue avec moi. J’ai fait cette série en 1994-95 alors que je traversais une période de grand tumulte intérieur. Je vois maintenant que la plupart de mes légumes sont accroupis dans un espace exigu comme s’ils n’arrivaient pas à respirer. Les couleurs sont souvent feutrées, comme si quelque chose empêchait les légumes de devenir tout ce qu’ils étaient. Je n’étais nullement consciente de tout ceci quand j’ai fait cette série. L’art a peut-être le moyen de contourner le cerveau et d’atteindre ce qui il a au fond du cœur.