About Louise

I have always loved art and books for as long as I can remember. In my early childhood, my very favourite Christmas present was a boxed set of 4 small books and a collection of beautiful coloured pencils. From an early age, I could not imagine a better combination than art supplies and reading material. Later, when it came time to choose a faculty at the university, I hesitated between French Literature and Fine Art. Loving both equally made it a very tough choice! I opted for literature but took elective courses in art at the university and in many other venues, studying all kinds of media, from oils to stained glass. I began teaching at the university as a graduate student in 1976, and eventually got my tenure and taught at the University of Manitoba until I retired in 2016. Naturally, my career and family didn’t leave much time for art – just a few courses whenever I could, and art projects with the kids. But the first thing I did upon retiring was to reread two books I had loved back in 1973 in Art 120: Herbert Read’s The Meaning of Art and Herschel B. Chipp’s Theories of Modern Art. I knew that I wanted to go back to this other love, and that’s mainly why I retired relatively early for an academic. In January 2017, I took my first art course in many years, and then devoted all my free time to art.

It only occurred to me recently why I chose soft pastels as my sole medium, at least so far. There are obvious reasons – the intensity of the colours, the immediacy of application, the wide range of styles that pastels allow, and the relative ease of cleaning up… But now I remember that I used pastels – although oil ones – as a teenager when I drew Disney characters that I sold for $1.00 apiece! I also used mostly oil pastels for all the posters and decorations I made for school events. The school counselor had done a small sketch with oil pastels that I thought was lovely, and that’s why I had bought my first set. Later, in one of the courses on mixed media, I was introduced to soft pastels and I took to them instantly. When my children were small, I made a series of vegetables in soft pastels, and I have never looked back.

When I did the vegetables, which I painted from life on Canson paper, I wrote a short text about each vegetable and how I felt as I was painting it. For example, I drew a red cabbage sliced in half, revealing the lobe-like swirls inside, which reminded me of the brain. During that time, my father had just been diagnosed with a mysterious tumour-like cluster of demyelinated cells in the centre of his brain that paralyzed him limb by limb until he died a month later. I had asked him how he felt, and he had replied, “It’s the pain of not being able to feel anything.” He had answered in French, which is much more poetic, “C’est la douleur de l’insensibilité.”

From the first series of pastel paintings that I did in the 1990s, painting went hand in hand with writing to express my feelings. I needed both equally. A friend had advised me to submit my vegetable series to the arts council, which I did. I didn’t receive a grant, but the adjudicators commented that they loved the texts accompanying the paintings. I know that paintings should speak for themselves and that most artists wouldn’t dream of “explaining” their work. The texts that accompany my paintings aren’t intended to explain them, but rather to echo the feeling I had while working on them. Obviously, I hope the paintings will stir up emotions and stimulate various interpretations. A friend recently said that although many of my paintings are quite personal, so many people have gone through similar experiences that they can easily relate to them. I have always thought that art and literature stem from the very personal to reach the most universal.

À propos de Louise

Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai adoré l’art et les livres. Dans ma petite enfance, le cadeau de loin mon préféré était un coffret de quatre petits livres et une collection de très beaux crayons de couleur. Depuis l’enfance, je ne pouvais pas imaginer un meilleur ensemble que des livres et des matériaux d’art. Plus tard, quand est venu le moment de choisir un domaine d’études, j’ai hésité entre la littérature française et les beaux-arts. Quand on aime les deux également, le choix n’est pas facile! J’ai opté pour la littérature mais j’ai suivi des cours d’art à l’université et dans beaucoup d’autres centres où j’ai étudié tous les médias, allant de la peinture à l’huile jusqu’au vitrail. J’ai commencé à enseigner à l’Université du Manitoba en tant qu’étudiante de doctorat en 1976. Plus tard, j’ai obtenu ma permanence et j’ai enseigné jusqu’en 2016 lorsque j’ai pris ma retraite. Comme de raison, ma carrière et ma famille ne laissaient pas beaucoup de temps pour l’art, mais j’ai suivi des cours quand je le pouvais et je faisais des projets d’art avec les enfants. Mais la première chose que j’aie faite en prenant ma retraite était de relire deux livres que j’avais tellement aimés en 1973 quand j’ai suivi le cours « Introduction to Art 120 » : « The Meaning of Art » de Herbert Read et « Theories of Modern Art » de Herschel B. Chipp. Je savais que je voulais me consacrer à l’art, cet autre amour, et c’est en partie pourquoi j’ai quitté mon poste relativement jeune pour une universitaire. En janvier 2017 j’ai suivi mon premier cours d’art depuis bien des années et ensuite j’ai consacré tout mon temps libre à l’art.

 

Ce n’est que récemment que j’ai compris pourquoi je travaille presque uniquement – du moins pour le moment – au pastel à l’écu. Il y a des raisons évidentes : l’intensité des couleurs, la facilité de l’application, l’éventail de styles possibles, l’absence de produits chimiques à nettoyer… Mais maintenant, je me souviens que j’utilisais des pastels – bien que ce soient des pastels à l’huile – quand j’étais adolescente et que je dessinais des personnages de Disney que je vendais un dollar la pièce! J’utilisais aussi des pastels pour les affiches et les décorations que je faisais pour l’école. Le conseiller avait fait une petite esquisse au pastel que j’avais trouvée très belle et c’est pourquoi j’avais acheté ma première boîte de pastels. Plus tard, quand j’ai suivi un cours sur la technique mixte, on a utilisé des pastels à l’écu et je les ai tout de suite aimés. Quand mes enfants étaient jeunes, j’ai fait une série de légumes en pastels à l’écu et j’ai continué à adorer ce médium.

 

Quand j’ai dessiné ma série de légumes, que j’ai faits sur du papier Canson, j’ai écrit un petit texte sur chaque légume pour exprimer ce que je ressentais en le dessinant. Par exemple, j’ai fait un chou rouge coupé en deux, ce qui révélait les tourbillons en forme de lobe qui me faisaient penser au cerveau. À cette époque-là, mon père venait d’apprendre qu’il était atteint d’un groupe de cellules myélinisées ressemblant à une tumeur au centre de son cerveau. Peu à peu, ses membres se sont paralysés et il est mort quatre semaines plus tard. Je lui avais demandé ce qu’il ressentait, et il avait répondu d’une façon poétique : « C’est la douleur de l’insensibilité. »

 

Depuis la première série de tableaux au pastel à l’écu que j’ai faite dans les années 90, la peinture allait de pair avec l’écriture pour exprimer mes sentiments. J’avais besoin des deux également. Un ami m’avait conseillée de faire une demande auprès du conseil des arts, ce que j’ai fait. Je n’ai pas eu de subvention mais il paraît que les membres du comité avaient beaucoup apprécié les textes accompagnant les tableaux. Je sais très bien que les peintures doivent parler d’elles-mêmes et que la plupart des artistes ne songeraient jamais à « expliquer » leur travail. Les textes qui accompagnent mes tableaux n’ont pas le but de les expliquer mais plutôt de faire écho aux sentiments que j’ai eus en travaillant. Il va sans dire que j’espère qu’ils vont éveiller des émotions et diverses interprétations. Récemment une amie m’a dit que même si plusieurs de mes tableaux sont très personnels, beaucoup de gens sont passés à travers des expériences semblables et peuvent facilement sentir un rapport avec eux. J’ai toujours pensé que l’art et la littérature naissent de ce qu’il y a de plus personnel pour aboutir à ce qu’il y a de plus universel.